dimanche 30 novembre 2008

Tibériade

Françoise raconte:

«Gaston est arrivé au bout de son périple.

L’étape d’aujourd’hui, Nazareth-Tabgha-Tibériade était de 60km à travers la Galilée. Il les a parcourus par ce beau dimanche matin ensoleillé. C’était une belle découverte du lac de Galilée. Il est enchanté.

Il loge dans une sympathique communauté, l’Emmanuel, accueilli par Nicole et Michel, amis de Brigitte et Francis, de Tours (voir leurs photos à la première étape Tours-Blois).

Hier samedi, Gaston a visité Nazareth avec Fadel. C’était magnifique.

Nous nous sommes mariés en décembre 1968 à Tabgha.»

Ce message marque la fin de la période (relativement) solitaire en vélo de ce périple Tours-Galilée. Tabgha en est le terme.

Gaston remercie tous ceux qui l’on suivi par le blog et par la pensée et l’ont soutenu de leurs commentaires. Notamment le webmaster et Françoise.

Par la suite, Gaston fera part de la dimension plus réflexive de ce parcours.

Françoise arrive mardi, le 2 décembre, et une phase plus intime débute pour fêter nos quarante ans d’alliance avec nos témoins et, à distance, nos familles.

Quelques liens:

http://www.sacred-destinations.com/israel/tabgha-church-of-loaves-and-fishes.htm

http://www.bibleplaces.com/tabgha.htm

Tibériade:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_de_Tib%C3%A9riade

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tib%C3%A9riade

http://photos.linternaute.com/paysville/185028/tiberiade/

http://www.quid.fr/monde.html?mode=detail&iso=il&style=doc&id=50686&docid=314

vendredi 28 novembre 2008

Fadel

Gaston est parti de Tel Aviv ce matin .
Dinah l’a fait sortir de la ville. Il l’a quittée après avoir passé avec elle de très bons et très intéressants moments. Cette sortie de Tel Aviv lui a sauvé 10km et au moins une heure et demie.

Après 90km de route, 80 très agréables avec le vent dans le dos et 10 plus difficiles avec le vent dans le nez et une petite pluie (ce qui est très bon pour un pays sec), il est arrivé à Nazareth.

Fadel l’avait prévenu: “ton repère, ce sera la basilique de l’Annonciation”.
Mais Gaston n’a pas eu besoin du repère car Fadel l’attendait à sa fenêtre.
“C’était génial de le voir arriver en vélo” s’exclame Fadel. “Je peux te le passer au téléphone, il a pris sa douche et s’est changé !”

En tout cas, dit Gaston, aujourd’hui n’a pas été une montée vers Jérusalem, mais une descente vers Nazareth, principale ville arabe israélienne en Galilée. Sa réputation n’a pas changé depuis 2000 ans.

Il y a 7000 habitants, moitié chrétiens, moitié musulmans.

Mais ce qui fait le bonheur de Gaston, c’est la rencontre d’un ami extraordinaire qui l’a accueilli il y a quarante ans et qui l’accueille à nouveau quarante ans plus tard.

Entre temps, Fadel a d’abord pris la relève de Gaston comme veilleur de nuit dans un centre de transit pour enfants à Paris. Il a fait carrière en France et a, entre autres, accueilli royalement dans la ville lumière notre webmaster et sa jeune épouse en voyage de noces.

Entre Fadel et Gaston, il y a un grand compagnonnage qui s’exprime ce soir après quarante ans et 4500 km en vélo !

PS – Gaston remercie encore Geneviève de Nevers pour son excellent guide de la Turquie, aussi précieux que sa Bible et son Coran!

jeudi 27 novembre 2008

Dinah

Dinah, l’amie de Françoise qui m'accueille est entre autres diplomée de l’école de tourisme d'Israël. Comment mieux découvrir une ville qu'avec elle?

Surtout que son expertise va du réparateur de vélo du coin jusqu'à une connaissance large, pointue et passionnée de l’architecture et de l’histoire socio-politique de Tel Aviv, qui fêtera l’année prochaine son premier centenaire.

Le matin, priorité au vélo, à la lessive et à ma conversion monétaire: le shekel (5 pour un euro). Donc, visite au réparateur de vélo qui, avec une bonne pince, a reparé gratuitement mon frein que j'avais bricolé avec une ficelle il y a 15 jours. Ensuite, Dinah m'a lâché seul dans la ville pour une première reconnaissance-test... en m'indiquant quand même le campus universitaire le plus proche. Magnifique, avec un musée sur l’histoire de la diaspora juive qui ne pouvait pas être un meilleur moyen d'initiation à ce peuple et à ce pays. J'ai pensé particulièrement à Mamita et à toutes les femmes de la famille.

L’après-midi, visite en bus et à pied des différentes étapes de construction de la ville, depuis Jaffa et Neve Tsedek jusqu'à la ville hypermoderne actuelle. Avec un salut à Yitzhak Rabin, assassiné en 1995. Son tueur a survécu et donne toujours du fil à retordre.

Achat d'une carte géographique du pays et visite à Hélène, une des voisines, adorable octogénaire arrivée ici en 1954. Dans ce pays d'immigration, peut-être encore plus qu'ailleurs, chaque personne est une histoire vivante.

Les possibilités d'hébergement n'étant pas évidentes en cours de route, je vais essayer d'aller directement à Nazareth demain.

mercredi 26 novembre 2008

Tel Aviv

À défaut de pouvoir arriver par la route à vélo, nous voila bien arrivés, le vélo et moi à Tel Aviv, accueillis chaleureusement et efficacement par Dinah, une grande amie de Françoise.

Je ne me faisais pas de souci pour moi. Mais pour le vélo, j’en ai à peine dormi cette nuit. C’était pour lui en effet une grande première. Et on m’a tellement parlé de vélos abîmés en vol que je m'attendais au pire. Surtout que je ne savais pas s’il était le bienvenu et dans quel état de préparation. Et mes moyens étaient très limités. En plus, je n’avais pas fait de reconnaissance préalable. Donc inquiet et me reprochant de n’avoir pas assez anticipé l’événement.

Mon arrivée à l’aéroport d’Adana ne semble pas avoir soulevé trop de problèmes. Le prendre tel quel avec les bagages, non plus. Seule consigne: dégonfler les pneus. Et nous voila séparés et moi, soulagé.

On a fait un aller-retour au-dessus de la Turquie, puisqu'il a fallu aller à Istanbul pour prendre un vol pour Tel Aviv. Regal des yeux de découvrir la Turquie d’en haut. C’est un tout autre niveau de réalité.

Le vélo est arrivé entier sans avarie majeure. Je vais quand même le faire réviser demain. Il y a un réparateur de vélo près de chez Dinah. Donc demain je reste à Tel Aviv. Et vise partir vendredi pour Haïfa.

Fadel m’attend à Nazareth samedi midi pour un bon repas.

mardi 25 novembre 2008

Que d'émotions!

Ouf! Que d'émotions depuis 24heures ! Que faire après ce blocage syrien!?

D'abord se restaurer et reprendre des forces pour ne pas paniquer et envisager au mieux les alternatives.

Après le retour sur le territoire turc, où enfin j'ai pu manger tranquillement ma banane, je regagne la petite ville frontalière où j'avais dormi avec l'idée de me réfugier dans la Teacher's House pour être en lieu un peu connu. Mais elle est excentrée de l'agglomération et sans restauration.

En passant dans le village, je vois marqué Restaurant avec Pilsen (c'est la bière). J'avais besoin d'alcool pour reprendre mes esprits. Il était 11h30, donc un peu tôt pour un repas. En attendant, entre un jeune qui ne doit pas être un pilier de mosquée. Il se met à ma table (on était les 2 seuls clients) et se commande un Raki, l'ouzo turc. Très bonne idée aussi pour moi! Ensuite, l'horizon se dégage un peu avec une bonne brochette.

Comme mon vocabulaire turc est très limité, je cherche les mots à la fois pour communiquer et faire avancer ma situation. Le mot OTOGAR remonte! Ya-t-il un otogar à Yayladaji! Oui. Triple victoire: j'ai communiqué, me suis intéressé au village et trouvé une issue!

Rien ne sert de rester dans ce cul-de-sac. Il faut revenir dans un lieu carrefour quelle que soit l'option retenue: bateau ou avion, Chypre, Paris ou Israël.

Françoise, mon experte et toujours calme avant-garde, m'a déjà téléphoné que le premier aéroport international est celui d'Adana à 300km.

Donc s'en rapprocher le plus vite possible. Donc otogar pour explorer les possibilités de bus avec vélo. Pour une petite ville, ce sont des minibus: attraction, discussion: entrera-t-il? Un chauffeur entreprenant parie que oui et on fait l'essai. Réussi! Mais il faut attendre que tout le monde monte avant.

En tout cas, une heure après j'étais à Antakia. Là, un plus gros bus pour Iskenderun, mais disposé différemment et sans place possible pour le vélo!

Heureusement, un autre bus, un peu plus grand, permet de loger le vélo à l'arrière. Une heure après: Iskenderun. Drôle de faire en 2 heures ce qui m'avait pris 2 jours et de revoir le relief à l'envers. J'ai compris pourquoi je peinais!

Je vais dormir à la Teacher's House que j'avais manquée à l'aller. Justement, ce lundi est la fête nationale des instituteurs, très mobilisés en Turquie.

Iskenderun est un port. Notre amie Monique conseille de voir si un cargo n'irait pas en Israël en acceptant de me prendre. Visite au port ce matin. Oui, il y en a un, mais ne prend surtout pas de passagers.

Je fonce à l'otogar d'Iskenderun. Un bus, un gros celui-là, est sur le point de partir pour Adana. Dans les soutes de ce gros bus, le vélo n'a même pas besoin de se coucher. Il reste royalement debout. Donc pas de problèmes. Et le prix très modique est le même.

Adana est une ville de plus d'un million d'habitants. J'y étais passé vite sans m'y arrêter. M'y voici revenu. Pas intéressante, me dit le chauffeur. Si, il y a un aéroport et même deux, ce qui ne facilite pas forcément le choix.

Les otogars sont souvent en périphérie. Donc le vélo retrouve son utilité. Je le réenfourche en me disant qu'il me faut trouver un hébergement, des infos sur les vols et un billet.
Heureusement, il ne pleut pas.

Sur la grande voie d'entrée, Airport Hotel apparaît et en une heure répond à ces trois exigences.
Excusez ces longs développements pour vous dire que finalement les prix étant à peu près similaires pour Paris et Israël, je pars demain à 9h30 pour Israël où je devrais arriver à 14h30 en passant par Istanbul!

Qui disait que les voies du Très-Haut ne sont pas toujours droites!

À bientôt quelque part!

Gaston

lundi 24 novembre 2008

L'impasse syrienne

Françoise raconte:

«La journée n’a pas manqué d’émotions. Ce matin, appel de Gaston bloqué à la frontière syrienne. On lui dit d’attendre.

J’appelle les services consulaires français à Damas, puis à Alep.

La ligne est vite coupée avec Alep, mais la personne qui m’a répondu à Damas ne m’a laissé aucun espoir. Je rappelle Gaston. Il a reçu pendant ce temps une fin de non recevoir et n’a même pas le temps de manger une banane avant de retourner à Yayladagi.

Arrivé à Yayladagi, il prend un bus pour Iskenderun (ancienne Alexandrette).

Pendant son trajet, j’appelle notre amie Monique à Izmir.

Elle me dit qu'il pourra peut-être trouver un bateau d’Iskenderun à Haïfa.

Elle cherche sur internet... et ne trouve pas, mais conseille que Gaston, demain matin, aille voir sur le port s’il trouve une embarcation pour Haïfa. Sinon, pas d’autre solution que le bus pour Adana, la plus grande ville du coin. Ce qu’il va faire. À suivre.

En tout cas, depuis Tours, le 1er novembre 2007, il a parcouru 4 380 km et estime que c’est bien comme ça.

Les troubles au Moyen-Orient ne sont pas seulement du spectacle télévisé.»

Message du webmestre

Vous êtes 235 personnes différentes à être venues sur ce blogue depuis un mois.

Merci à tous de soutenir ainsi moralement Gaston dans son périple.

N'hésitez pas à laisser des commentaires. Ils sont lus et appréciés par Gaston!

Yann

dimanche 23 novembre 2008

Yayladagi

Après avoir parcouru 50km de peine et de misère, Gaston est arrivé à Yayladagi (8308 habitants) à 6km de la frontière syrienne.

Pour tout savoir sur Yayladagi. C’est bon pour les photos. Pour le texte, il est en turc...

Heureusement pour lui, il est hébergé dans la Teacher’s House.
Autre bonne nouvelle: il y a rencontré un Hollandais de 68 ans parti à pied de son pays le 15 juin dernier et ce Hollandais parle français.

Mais l’étape a été dure.
D’abord, Yayladagi est à 715m d’altitude. La route est très vallonnée, la température pas chaude et le vent a soufflé si fort que Gaston, même à pied, reculait presque en certains endroits. Il aurait voulu avoir un compteur pour mesurer la force du vent dans les zones en hauteur très exposées.

Pour connaître la météo à Yayladagi.

Pour se remonter le moral, il s’est souvenu de la messe chrétienne d’hier à l’église d’Antioche : une cérémonie oecuménique (orthodoxe, catho, luthérienne) très sympathique.

Impressions d’un Italien sur cette église.

Après un solide repas et une nuit qu’il espère reposante, il atteint demain la frontière syrienne et espère parvenir à Lattaquié.

J’engage tous ses amis à prier (au choix) Allah, l’Éternel, Yahweh ou le Grand Mystère pour qu’il obtienne son visa pour la Syrie.

Si les migrations internationales vous intéressent, Kayladagi en est une plaque tournante (avis à POP pour son prochain film).

samedi 22 novembre 2008

La Katolik Kilisesi

17 heures à Antakia et la nuit tombe déjà. Avec un chauffeur de taxi, je viens de découvrir la Katolik Kilisesi d'Antakia perdue au fond d'une ruelle. Je suis accueilli par un orthodoxe. Antakia maintient sa réputation d'oecuménisme. Les protestants ne sont pas loins. Petit îlot de chrétiens au sein de la mer musulmane.

Avant, mais à vélo cette fois-ci, j'ai réussi à me rendre à l'église Saint-Pierre qui serait la première église au monde, dont Pierre aurait été le premier responsable. En fait, c'est une grotte avec une issue souterraine de secours qui ne devait pas être là pour rien. Elle porte bien son nom: rien que de la pierre brute. Très minérale avec une petite fontaine dans un coin. Là aussi, pas grand chose à voir. Mais beaucoup d'espace de réflexion pour celles et ceux qui le veulent. Paradoxe de ces lieux de mémoire qui sont très relatifs, traces d'un essentiel qui maintenant, n'est pas plus là qu'ailleurs.

Ce matin, j'ai profité du linge mouillé la veille pour faire ma grande lessive. En plus, j'ai 3 porte-manteaux pour la faire sécher. Luxe rarement rencontré dans mon périple! J'espère qu'elle sera sèche pour demain matin. Car finalement je pars demain pour me rapprocher le plus de la frontière qui est encore à plus de 50 km. Je pressens qu'ils ne doivent pas être plats, sans pouvoir évaluer leur difficulté.

C'est peut-être un de mes derniers messages. Car si je rentre en Syrie, je ne sais si j'aurai une initiatrice au clavier du pays comme je l'ai eu en arrivant en Turquie. Par exemple, il y a deux sortes de i, un avec un point et l'autre sans. Merci encore à Angelica, ma première hôtesse.

vendredi 21 novembre 2008

Antakya

Iskenderun- Antakya 60 km

Iskenderun est un port principalement pétrolier -le plus au sud de la Turquie- et Antakia (ou Hatey, l'ancienne Antioche) une ville de l'intérieur de 200 000 habitants. Entre les deux, une redoutable barrière rocheuse avec un col de 720 mètres à atteindre en 15 km en partant de la mer.

Autant dire que le démarrage a été dur, surtout que tous les éléments étaient contraires. Non seulement la pente, mais aussi le vent et, nouveauté, la pluie. Si bien que très tôt, j'ai été trempé comme une soupe. Mais il ne fait pas froid et ça aide à faire la lessive.

Et puis les gens sont attendris de voir un vieux fou qui s'échine. Un camionneur me donne un délicieux fruit rouge -un kaki je pense. Et un autre m'arrête presque d'office quand brouillard et pluie se mêlent de la partie près du sommet perdu dans les brumes. Et il me fait entrer dans une salle de repos des chauffeurs de bus de la localité. Une dizaine se chauffent autour d'un poêle en buvant du thé. On m'en offre bien sûr et on me dégage une place pour me sécher en me faisant signe d'attendre que le temps se dégage. Photo pour immortaliser la scène. Mais impossible de savoir si j'étais près du sommet ou pas.

Finalement, le brouillard se lève un peu et je repars un peu séché et rechauffé par 3 ou 4 verres de thé. Heureuse surprise, la pente s'inverse assez rapidement, signe que le sommet était atteint. Mais comme je ne l'avais pas vu, je craignais des fausses descentes qui précèdent traîtreusement des remontées.

Il a fallu 2 ou 3 km de descente pour me persuader que le pire était passé. Il en restait encore 8 et ensuite terrain plat avec toujours la pluie, mais le vent avait eu la bonne idée de changer.

Heureusement, j'avais acheté des bananes à mi-course, ce qui me permettait de tenir le coup pour arriver le plus vite possible à Antakia pour me mettre au sec.

Maintenant, j'ai la liste des Teacher's Houses qui semblent couvrir la Turquie d'un réseau assez dense. Ils sont très confortables, bien equipés et l'ambiance très sympathique. Donc je visais celui d'Antakia.

À mon arrivée. après la première prise d'information, trois délicieuses adolescentes se proposent de m'y conduire. Vous voyez, je n'attendris pas que les routiers!

Je compte y rester 2 ou 3 nuits pour affronter la frontière syrienne lundi , à des heures ouvrables de bureau en France et en Syrie. Car il est bien possible que j'en ai besoin.

Cela me permettra de découvrir un peu cette ville mythique où serait né le terme de chrétien. Et aussi de me reposer avant, j'espère, d'avancer en changeant de pays.

jeudi 20 novembre 2008

Iskenderun

Gaston est arrivé à Iskenderun (ou Alexandrette).

Photos, photos et photos...

C’est dans la province du Hatay dont la capitale est Antioche/Antakya.

Il a encore parcouru une grosse et dure étape de 90km.

Depuis Tarse, l’atmosphère est au pétrole.
À Ceyhan, le port pétrolier est à 20km de la ville.
Ces 20km ont constitué le début du parcours d’aujourd’hui au paysage très industriel.
Ce qui ne ressort pas des photos des sites indiqués plus haut.

Gaston est parti plus tard que prévu car un orage carabiné, comme ils le sont dans ces contrées en cette saison, s’est abattu sur Ceyhan. La pluie est d’ailleurs indiquée sur ce site.

Une fois l’orage calmé, Gaston a inauguré sa tenue de pluie, dont il se demandait depuis son départ du Pirée le 29 octobre pourquoi il s’en était encombré, car les orages, jusqu’à présent, tombaient de nuit. Au cours d’un itinéraire de 10km sur de petites routes, le vélo a réagi de la même manière que sous la pluie de la Ligurie italienne : la chaîne a sauté. Gaston, comme en Italie, a pu la réparer.

Après un bon repos, il espère arriver demain à Antioche et s’y reposer.
Il a quand même réussi, encore une fois, à tourner les robinets dans le bons sens pour obtenir une douche chaude.

Avant Gaston,il y a eu des cyclistes français à Iskenderun

mercredi 19 novembre 2008

Ceyhan

Après 90 km, le vent de côté ce matin et le vent en pleine face cet après-midi, Gaston est arrivé à Ceyhan.
C'est un gros port pétrolier.
Le repos dans un petit hôtel est bien mérité.
Il a réussi à prendre une douche chaude et espère pouvoir en prendre une autre après diner.

Il a d'abord traversé la grande ville d'Adana (1 600 000h.) puis une belle plaine plate.
Les cultivateurs font les labours pour de la grande culture.
Ça et là, quelques champs d'aubergines.
Les lauriers, roses et blancs, fleurissent.
Le déjeuner de midi était présent et bienvenu.

Il espère arriver demain à Iskenderun.

Vue satellite sur le coin nord-est de la Méditerranée

Site Adana

Et aussi...

Site Ceyhan

mardi 18 novembre 2008

Salutations et méditations

Je suis vraiment heureux de vous saluer depuis Tarse. En effet, pour ce bout de trajet, c'est un lieu symboliquement important pour moi après Patmos, Éphèse et avant Tabga. Sans avoir, je pense, un fétichisme des lieux de mémoire, il me semble important pour construire sa vie d'identifier des lieux inspirant personnellement pour se mettre en forme.

Tarse ne l'était pas avant le départ. Paul qui y est né, on pense voilà 2000 ans, puisque se fête cette année son bimillénaire de naissance, demeurait un peu anachronique pour moi en raison de prises de position très marquées par son époque. Mais depuis Rome, je lis les lettres qu'il a écrites aux citoyens d'un certain nombre de villes que j'ai traversées: Rome, Corinthe, Éphèse...

En plus, dans mes bagages, j'ai emporté un petit ouvrage sur lui, d'un intellectuel italien d'un grand calibre, Giorgo Agamben, Le temps qui reste. Bien m'en a pris car c'est un ouvrage hyperdense et original, qui demande du temps de digestion. Et en vélo, on a le temps de ruminer. Autant se mettre du solide. Donc j'ai beaucoup roulé avec les Lettres de Paul et le livre d'Agamben. Si bien que j'avais hâte d'arriver à Tarse, et un peu tôt dans la journée, pour avoir le temps de découvrir les traces restantes de celui qui s'appelait ''l'avorton de Dieu''.

J'y suis arrivé à 14 heures en forçant un peu la veille pour m'en approcher le plus possible. Tarse est une ville industrielle de 250 000 habitants qui, culturellement, n'ont plus grand chose à voir avec lui. Encore moins que d'autres peut-être, il n'est prophète en son pays. J'ai quand même réussi à trouver ce qui reste de son supposé lieu de naissance et une église qui lui est consacrée. J'y suis resté une heure absolument seul, lassant même le gardien qui avait hâte de la fermer.

Je n'étais pourtant pas trop mal habillé, selon moi. Car pour l'occasion j'avais mis pour la première fois depuis Corinthe ma tenue de sortie. Selon les bons conseils de 2 de mes initiateurs – Joseph et Monique N. - cette tenue de sortie constitue mon troisième sac dans mes sacoches, avec ceux du linge de rechange et des affaires de nuit. C'est dire que la tenue n'est pas très bien repassée. Mais elle est quand même plus présentable que ma tenue de route qui, à Anamur, a reçu du goudron répandu sur plusieurs km.

Un beau cadeau de Paul qui me permet d'être avec vous, avec ce texte, c'est de m'avoir fait trouver cette Teacher's House très accueillante et bien équipée. J'en avais dejà trouvé une avant, à Koycegiz. Mais plus petite et sans identifier qu'il s'agissait en fait d'un réseau dense couvrant les principales villes de Turquie. Si les ami(e)s turc(que)s ont plus d'informations, les connaître davantage peut être intéressant.

À la prochaine,

Gaston

Tarse

Gaston est très content se s’exclamer :
«Ça y est! Je suis à Tarse!»
Le voilà donc chez saint Paul, ou presque.

Il parcouru à peine 100km, mais le vent dans le nez.
Il est content de s’être avancé hier de 20km.
Après avoir quitté Erdemli vers 8h, il est arrivé à Tarse à 13h30.

Depuis l’Antiquité, la ville, devenue un nœud pétrolier, a beaucoup
changé. Elle compte maintenant environ 250 000 habitants dans une plaine très
industrialisée.

Au milieu de l’agitation de cette grande cité, Gaston a eu du mal à repérer
les traces de saint Paul, pourtant (discrètement) fléchées. Il a finalement
trouvé un musée, un puits et ce qui serait le reste de la maison
paulinienne.

Il a aussi découvert une petite chaîne discrète, les «teacher’s house». Il
avait déjà été orienté vers une «teacher’s house» (celle de Köycegiz) par
le professeur d’anglais de l’école hôtelière de Mugla. Mais à Köycegiz,
c’était tout petit, tandis qu’à Tarse, c’est un gros truc. Dans les deux
cas, c’est très confortable. Ici, il y a un petit parc, un restaurant et
c’est équipé en informatique. C’est tard dans la saison et il est (comme à
Köycegiz) le seul touriste. Ce réseau hôtelier discret est vraiment très
bien et à conseiller.

Tarse accueille une église, Saint-Paul, bien entendu, bien postérieure au
premier siècle, celui de Paul. Gaston en a profité pour y méditer une heure.
Passage «rapide», a-t-il dit, où il a trouvé ce qu’il voulait.

L’essentiel sur saint Paul.

L’essentiel sur Tarse.

lundi 17 novembre 2008

Erdemli

Gaston est parti ce matin à 10h d’Anamur, la capitale turque de la banane (voir photos ici)
Il est arrivé dans la petite ville d’Erdemli.
C’est juste au sud-ouest de l’important port de Mersin. Photos ici, ici et ici.

Trajet de 150km de montagnes russes... Ou plutôt turques qui n’en finissent plus et n’ont pas fait regretter à notre cycliste d’avoir pris l’autobus.

Arrivé à Silifke vers 14h, il a enfourché son vélo pendant encore 50km, presque jusqu’à la tombée de la nuit.
Il a donc parcouru 200km aujourd’hui.

Voulant arriver le plus vite possible à Tarse (à environ 100km de plat), il a pris le premier hôtel venu, au confort “sommaire”.

Comme l’hôtel ne sert pas de petit-déjeuner, il partira de bonne heure demain matin.

dimanche 16 novembre 2008

Bananes

Avant les contreforts de la Cilicie, en Pamphilie, j'avais du mal à trouver des bananes, éléments essentiels pour l'effort. Que des oranges, dont c'est la pleine récolte. Mais sur ces contreforts et en terrasses tombant sur la mer, apparaissent des champs entiers de bananiers.

Soulagement. Hier, j'ai failli ne me nourrir que de cela, car le marchand ne les vendaient qu'au kilo. Où les mettre sinon dans l'estomac? Mais pas trop pour affronter ce redoutable Taurus qui m'a laminé.

Pour les 150 km encore à faire dans ces montagnes merveilleuses, je vais sans doute voir si je peux prendre un bus. Sinon, elles vont trop prendre sur mes réserves.

samedi 15 novembre 2008

Anamur

Arrivée à Anamur, une étape de montagne difficile dans les monts du Taurus. Il a dû affronter 3 grosses montées consécutives, et les descentes correspondantes bien sûr.

Pour la première fois, il a dû mettre pied à terre tant la pente était raide, mais bien lui en a pris, car durant cette pause il a pu repondre à l'appel téléphonique de son ami Soka, qui lui a transmis toutes les infos nécessaires pour recharger son forfait téléphonique. Gaston est donc à nouveau connecté avec le reste du monde et Françoise s'en trouve bien soulagée.
        
Il est installé à l'hôtel Touristic Strand jusqu'à lundi matin.                                   

Encore une grosse étape de 140 km avant d'atteindre la plaine, et pas de grosse bourgade signalée sur sa carte. Il espère bien quand même trouver une pension sur ce trajet.

Le moral de Gaston reste toujours aussi bon, et son émerveillement devant la splendeur des paysages est intact.

vendredi 14 novembre 2008

Gazipasa

C’est en Cilicie, la dernière localité sur la carte avant Anamur, 100km plus loin à travers les monts Taurus, de très rudes montagnes qui tombent sur la côte au point d’avoir fait peur à Alexandre le Grand (IV siècle avant JC) qui les a contournées.

C’était un repaire de pirates et il paraît qu’il y a toujours des serpents venimeux et des scorpions. Un coin très beau, mais aride, dangereux et pas très habité.

Gaston espère quand même arriver à Anamur demain soir.
Croisons les doigts pour lui!

Pour en savoir plus sur la Cilicie.


et sur Gazipaza.

Deux bonnes nouvelles

Tout heureux ce matin de pouvoir partager avec vous les deux bonnes nouvelles apportées par Françoise hier:

- La résolution du problème de recharge du téléphone portable. Grand merci à Soka. C'est un énorme service. Car les petits hôtels veulent rarement amorcer des communications internationales. Et pour le moment, je n'ai vu qu'un téléphone public et c'était dans un lieu très touristique.

- L'ouverture laissée pour négocier le visa à la frontière syrienne. Finalement, c'est peut-être la solution la moins aléatoire avec les problèmes de communication Chypre-Israël.

Donc pédalons.

Aujourd'hui, une petite étape car j'ai, je pense, 300 km de montagne avec peu d'agglomérations. Donc il faut que je compte avec ces 2 variables.

Il fait toujours beau avec deux orages carabinés, mais la nuit.

À bientôt, mais je ne sais pas trop par internet car je sors un peu des circuits bien équipés.

jeudi 13 novembre 2008

Alanya

Dans la vie de cycliste au relativement long cours, il y a des jours de bagnard où il faut aller chercher loin à l'intérieur de l'énergie pour avancer malgré les éléments défavorables. Mais il y a aussi des jours de pacha où c'est l'inverse. L'énergie vient de l'extérieur grâce à une heureuse conjugaison des éléments.

La route est belle, c'est à dire horizontale, bien asphaltée, et avec plus qu'une ligne jaune pour le vélo. En ce sens, les grandes routes turques que j'ai eues jusqu'à maintenant sont remarquables. Il y a toujours un grand espace à droite pour les véhicules lents, dont le vélo. Et ils sont même permis sur ce qui est considéré comme une autoroute. La communauté européenne devrait s'en inspirer.

Le vent souffle dans le bon sens.

Le soleil brille, mais pas trop fort.

Et la mer est si belle et proche qu'on peut arrêter se baigner si on veut.

C'était le cas aujourd'hui pour le trajet de Serik à Alanya (90 km dont 50 de front de mer), dans la plaine de Pamphilie où les arbres sont rares pour arrêter se mettre à l'ombre.

Grande région touristique avec des mégahôtels occupés surtout par des vieux couples si j'en juge à partir des quelques personnes croisées. Je profite aussi d'un bon hôtel avec poste internet.

Mais je ne risque pas de m'endormir dans les délices des plaines. Car un nouveau massif montagneux s'annonce avec la Cilicie. Moins connue. Elle ne figure pas sur mon guide. Donc les prochains jours risquent d'être laborieux.

Je pense être à peu près à la moitié du voyage sans savoir encore les routes possibles.

mercredi 12 novembre 2008

Serik

Aujourd'hui, Gaston était à Serik. Il avait parcouru 100km de Phaselis à Serik. Il a eu un problème de téléphone et n’est pas tombé sur le meilleur hôtel...

mardi 11 novembre 2008

Phaselis

Gaston est arrivé ce 11 novembre à Phaselis (ou Tekirova).
À 60km au sud d’Antalya.
Ce serait un port fondé par des colons de Rhodes en 690 av. J.C.

Il a parcouru 90 km depuis Kale (également nommé Demré ou Myra).
Le coin est dominé par un sommet de 2375m.

Les 50 premiers km longeaient une magnifique corniche en bordure de mer.
Ont suivi 10km de rude montée à travers les reliefs intérieurs du côté de Kumluca.

On l’avait prévenu. Il a pris son temps.
Et regretté de ne pas avoir 27 vitesses à la place des 24 de son plateau.
Il n’a pas fait trop chaud.
La route était belle, avec 2 mètres sur le côté pour rouler.

Mais l’attention à la circulation l’a peut-être empêché de jouir au maximum des “sentiers odorants, des criques couleur émeraude et des cités antiques” vantés par les guides et autres sites touristiques.

Il s’est baigné en mer. Ce qui a bien détendu ses muscles.
Il a réparé lui-même un problème de frein.

Pendant qu’il racontait, le muezzin a sonné.
Dans chaque ville ou village, il sonne 5 fois par jour, à partir de 5h30 le matin.

Demain, Gaston part vers Alanya.
Il est surpris de la bonne forme de ses muscles et pense qu’il le doit à ses trois excellents repas par jour, ses bains et ses douches et, lors des étapes, à sa station allongée 10 à 11 heures par jour (ou plutôt par nuit).

Pour situer l’endroit

Ou encore ici!

lundi 10 novembre 2008

Demre

Gaston a parcouru une étape de 85 km sous un soleil constant (autour de 30° environ), entre Patara et Demre (autrement nommé Kale). Demre qui a la particularité d’être le village de naissance de saint Nicolas.

Après un déjeuner réparateur à Kas, il a dû affronter des côtes éprouvantes et sans fin, heureusement récompensées par une descente offrant un point de vue magnifique sur Kale; il était temps d’arriver. Il loge à l’hôtel Kiyak, trouvé grâce au guide Michelin. Il a frôlé pour la première fois un acccident de la route, à un carrefour dont les priorités n’étaient pas claires, mais fort heureusement, son ange protecteur veille sur lui à temps plein. Il en a été quitte pour une belle frayeur.

La route était magnifique, avec suffisamment de place pour les vélos, ce qui n’est pas toujours le cas en Turquie. Une rencontre intéressante avec un couple de Suisses voyageant également à vélo, mais adepte du camping.

Parler de la famille est un excellent laisser-passer pour entrer en contact (la couleur de ses cheveux attire les questions du genre « avez-vous des enfants ? des petits enfants ?...)

Demain, suite du programme en direction de Phaselis.

Toujours pas de nouvelles du visa. Françoise va se rendre à Paris pour essayer d’y voir plus clair.

dimanche 9 novembre 2008

Congé!

Pataras est une ancienne ville portuaire qui progressivement s'est ensablée. De cette ancienne importance, il reste un site archéologique qui entre autres conduit à une magnifique plage de sable blanc avec des vagues. Mais elle est à 2 ou 3 km de la bourgade où je loge au Golden Pension. Un avantage de ne pas être dans l'Union européenne est que les prix sont inférieurs d'une bonne moitié. En juillet, un incendie monstre a ravagé les alentours. J'entends les tronçonneuses qui débitent encore les arbres. Elles me font rêver au chalet!

Aujourd'hui, dimanche, jour férié aussi en Turquie, j'ai décidé de faire relâche après les 400 premiers kilomètres parcourus. Tous les muscles commencaient à crier grâce. L'après Turquie est encore incertain. Problème de visa syrien et communication encore incertaine de Chypre à Haïfa. J'espère que l'horizon s'éclaircira. Dans la même pension logent les premiers randonneurs cyclistes rencontrés: un jeune couple de Suisses. Grande joie d'échanger un peu nos impressions"

En tout cas, cet après-midi je m'en vais à la plage!

samedi 8 novembre 2008

Patara

Ce matin, avant de partir, après avoir dormi douze heures, Gaston avait dit :
“J’ai bien regardé la carte. Ce serait fou d’aller jusqu’à Kas. Je m’arrêterai à Patara”.

C’est en effet de Patara qu’il vient d’appeler après une autre étape de 80 km qui l’a fatigué. C’était moins dur qu’hier pour le relief, mais il a eu le vent dans le nez.

Ce chemin en valait la peine. Après voir trouvé une petite pension (comme d’habitude pas celle du guide qui est fermée), il s’est dépêché d’aller se baigner à la plage. Bien lui en a pris. Cette grande plage sauvage de sable blanc-gris est l’une des plus belles du monde. C’est la seule de cette côte où la marée se fait sentir.

Le bain de mer, comme hier, l’a reconstitué.
Après voir vu les photos, on le comprend!
(Voir ci-dessous les sites internet.)

Cette plage est jumelée à un riche site archéologique.
Elle est en Lycie, le pays des loups.

Pas des mammifères carnivores, mais des loups de mer, les Lyciens, des marins farouches guerriers de l’Égée, 8 siècles avant notre ère.
Ensuite une série de conquérants se sont installés sur la place. Mais les Lyciens, qui attachaient beaucoup d’importance à l’au-delà, ont laissé des tombeaux monumentaux, notamment sur un site proche de Patara et qui est classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Patara est très bien équipé pour les visiteurs et quelques pensions et hôtels demeurent ouverts hors saison. Heureusement pour Gaston qui apprend quelques mots de turc. Ce n’est pas facile. Il sait dire “bonjour”, “bonsoir” et l’indispensable “salut” : meraba.

Il est très content de sa forme. Le corps tient bien.
Il n’y a pas d’ennuis mécaniques.
Ça ne peut pas aller mieux.
Il a un appétit de loup : “c’est fou ce que je peux ingurgiter le soir !”
Outre les brochettes et le shish kebab, le poisson est très bon et la bière aussi.

Ses cheveux blancs lui valent le respect de tous et lorsqu’on le questionne sur son âge, le respect est décuplé !

L’autre jour, les petites filles (14-15 ans) de l’école d’hôtellerie lui ont demandé (en anglais) s’il avait des enfants. Quand il a répondu qu’il avait trois petites-filles, elles étaient toute contentes!

À voir pour la Lycie et les images de la plage de Patara.

Il paraît que Santa Klaus est né à Patara.

vendredi 7 novembre 2008

Fethiye

Gaston est arrivé aujourd’hui à Fethiye, ville portuaire importante, au fond d’une baie (60 000 h) et à l’écart de la route principale.

C’est la limite ouest de la “riviera turque, baignée de soleil 300 jours par an, avec 1075 km de plages de sable fin”. Elle est bordée au Sud par la Méditerranée et au Nord par la chaîne des Monts Taurus; “un coin de paradis” (dit le site ci-dessous qui poursuit) “Le climat y est très doux, les plaines et les coteaux, verdoyants, l'eau, turquoise.

La limite est de cette riviera est Antakya (Antioche).
Le plus grand centre touristique est Antalya (Attaleia).
Gaston n’y est pas encore arrivé.

L’étape du jour a été de 75 km avec deux “petits” cols de 345 et 120 m. C’est pas le Tourmalet, mais ça monte dur, même s’il les a pris du bon côté.

Après le premier col, passé avant midi, il a pris un bon repas, très sain (escalope et salade).

Le paysage est très escarpé, très boisé. Les pins ressemblent aux pins blancs du Québec.

Les routiers semblent éprouver une belle solidarité avec lui et le klaxonnent souvent pour le saluer.

À l’arrivée, le guide lui indiquait une pension, fermée (hors-saison). Il est allé dans une autre. La vue y est magnifique. Il a pu se baigner sur une petite plage à 2km à l’autre bout du port.

À propos de son guide qui s’avère très utile, il a fait une erreur de donatrice.
La carte a été offerte par Brigitte et Éric.
Le guide a été offert par Geneviève avec les encouragements de Cécile.
Gaston prie Geneviève de recevoir ses excuses.

Il pense arriver demain vers Kas , un lieu recommandé par Brigitte et Éric.
Il a l’intention de s’y reposer dimanche et de reprendre la route lundi.

Sur Fethiye :
De l'antique Telmessos, il ne reste pratiquement plus rien. Fethiye est aujourd'hui une station balnéaire hors des sentiers battus, nichée au fond d'une très belle rade parsemée d'îles. Au pied de sa falaise on distingue encore quelques tombeaux lyciens, en particulier le tombeau d'Amyntas. Un musée rassemble les objets trouvés en Lycie, parmi lesquels la célèbre stèle trilingue de Letoon où sont gravés des textes à caractère religieux en lycien, grec et araméen. Dans le centre de cette petite ville qui se prête à la flânerie avec juste ce qu'il faut de boutiques et de restaurants, vous découvrirez quelques vieilles maisons turques à l'architecture typique, notamment l'établissement des bains.
Il y aurait dans lea parages la “plus belle plage du monde” selon turquie.com.
Ne pas rater la photo.

Pour se documenter sur l’histoire de la Turquie

jeudi 6 novembre 2008

Le golfe de Köcegiz

Françoise raconte:

«J’ai surpris Gaston en train de méditer devant le golfe de Köcegiz.
Il avait l’air bien joyeux d’avoir franchi les montagnes.
Le repos d’hier l’a remis en forme. C’était essentiel.

En fait, il a eu en quittant Mugla ce matin une très belle surprise. Prenant le col de 670m dans le bon sens, il s’est trouvé tout étonné de parcourir le chemin en vélo, comme s’il s’agissait d’un plateau. Même la montée finale débouchant sur une vue de toute beauté s’est faite sur les deux roues.

Mais la descente de 10km à 10% a été éprouvante pour le vélo.
Il a fallu avoir foi dans les freins et la qualité des pneus.
Gaston a apprécié le travail de Sébastien, le mécanicien de TOURS qui a fourni le matériel l’an dernier.

Les routes sont souvent à quatre voies, mais une sorte de gravier est collé au goudron.
Ce qui doit éprouver les pneus.
Gaston a eu un petit doute, mais ils ont tenu.

Au départ de Mugla, des jeunes de l’école hôtelière qui l’abritait depuis la veille lui ont permis d’accéder à internet et à son blogue. Mais il n’y a rien en turc. Ils n’ont pu apprécier que les photos.

Avis aux amis Turcs ou qui connaissent le turc: quelqu’un pourrait-il traduire en turc le texte ci-dessous pour que ces nouveaux amis (ou d’autres) puissent formuler des commentaires?

«Ce blogue donne de mes nouvelles quand je pédale. Les commentaires sont encouragés!

Pour laisser un commentaire, il suffit de cliquer sur le lien «commentaires» qui apparaît au bas de chacune de mes interventions, puis d'écrire dans le carré blanc qui apparaît sous l'inscription «Enregistrer un commentaire». Ne pas oublier de cliquer sur le bouton orange «Publier commentaire» quand vous avez terminé.

Bonne lecture,»


Le professeur d’anglais de l’école hôtelière a indiqué à Gaston la “teacher’s house” de Köycegiz.
Il y est installé. C’est une résidence pour enseignants qu’il n’aurait pas trouvée seul, car c’est en retrait de la route principale. On y voit le golfe, qui est en train de s’ensabler et de devenir lac.

Gaston est bien content d’être enfin “rendu” sur la côte méditerranéenne, avec son alternance de baies et de montagnes. Il l’espère moins stressante que ce qu’il vient de traverser. Et il y beaucoup plus de ressources. Même des bains de boue. Mais Gaston n’est pas tenté.


PS- Gaston signale que si l’on ne trouve pas de découpe-pizza Yatagan Gaston vert, il se contenterait volontiers d’un rouge ou d'un bleu!

Gaston apprécie une variété turque de pizza nommée “pide”.
C’est long et reconstituant.

mercredi 5 novembre 2008

Mugla

Après un petit-déjeuner inattendu ce matin à Yatagan (pain et bol de soupe de légumes), Gaston n’a parcouru que 30km aujourd’hui.
Ça montait, ça descendait, mais c’était moins dur qu’hier.
Il n’y a pas beaucoup de vent.
Il roule torse nu. Heureusement il a des bretelles qui coupent la silhouette car cette (non) tenue pourrait être considérée comme indécente.

Un col de 670m s’annonçait.
Il était épuisé et affamé par sa journée d’hier.
Donc il s’est prudemment arrêté avant ce col qui le sépare du bassin méditerranéen.

Il est à Mugla depuis 12h30 (31°C), s’y restaure et se repose.

Et il a été bien inspiré.
Ce chanceux est tombé sur une école hôtelière nommée “Uygulama oteli”.
Un professeur l’a confié à un jeune étudiant.
Tout le monde, très gentil, est en uniforme.
On ne parle ni français ni anglais, on se comprend.

Sa chambre est équipée de vrais draps.
Et ce n’est pas plus cher que les hébergements précédents.
La nourriture est très bonne et très saine: beaucoup de légumes, des tomates bien fermes comme on n’en a plus en Occident, des brochettes et du très bon yoghourt.

Gaston a (encore) perdu ses lunettes de soleil et en a trouvé d’autres.
Il a aussi ouvert le Coran que lui a donné Mohammed.

Commentaires :

En Turquie, il y a encore des vélos comme moyens de locomotion.
Il a même vu un réparateur de vélos à Yutagan.
À Éphèse, deux jeunes l’ont escorté un moment, mais l’ont lâché quand ça montait trop.

La carte de Turquie achetée à Tours est très utile.
Ainsi que le guide passé par Éric et Brigittte.
Il pense à eux tout le temps.
Mais il n’a pas encore eu besoin de lancer un SOS à leurs amis.

Demain, après le col, il espère une descente et le guide lui annonce des marécages, des bains de boue et la mer.

Pour imaginer le relief

Pour en savoir plus sur Mugla

mardi 4 novembre 2008

Yatagan

Gaston est arrivé à Yatagan depuis environ deux heures.
Il fait très chaud.
Depuis ce matin à Hérakleia, il a fait 70km torse nu, à travers une alternance de montagnes et vallées.
Beau mais désertique.

Il a battu son record de vitesse en descente: 58km/h en doublant les poids lourds.
Ça se mérite: il lui a fallu beaucoup marcher pour les montées.

Les gens sont “hyper-sympathiques”.
Tout le monde le salue.
Il y a une très bonne ambiance.

Fatigué, il a pris le premier hôtel venu, jouxtant une station-service.
Il est bien tombé.

Yatagan est une ville du sud-ouest de la Turquie, elle doit son nom à un commandant Seljuk (nom d’une dynastie turque) qui était aussi forgeron, nommé Osman Bey et surnommé Yatagan Baba. Il prit la ville et s’y établit. La cité devint rapidement un centre de production d’armes blanches, dont un sabre à double courbure de lame, utilisé du milieu du 16e siècle à la fin du 19e siècle.

Ce sabre reçut le nom de la ville: c’est le yatagan. Les forgerons de Yatagan fabriquèrent d’autres types d’armes blanches. Pendant des siècles, le travail du métal fut la principale activité de Yatagan. Aujourd’hui, l’on n’y fabrique presque plus de sabres, mais la ville reste encore un centre important de production coutelière et l’on y trouve encore un certain nombre de forges traditionnelles.

À ne pas rater, le “découpe-pizza Yatagan Gaston

lundi 3 novembre 2008

Herakleia

Gaston est arrivé à Herakleia au bord du vaste lac de Bafa, qui, selon les infos touristiques, “abrite de nombreux oiseaux migrateurs qui viennent hiverner, la cigogne blanche et l'aigrette en particulier”. Sans oublier des pélicans.

Il loge à la Pension Pelican qui semble ne pas avoir de site web. Alors je propose celui d’une autre pension pour avoir une idée du lieu.

http://www.herakleia.com/fr/info.htm

Ou bien le site

http://www.avc-voyages.com/randonnees/turquie/cabotage-et-decouverte-des-tresors-de-lycie_919_2_r.aspx

Qui propose une carte.

Gaston appelle de son portable, d’un bungalow à 50 mètres de la pension centrale.
Il est seul face à un merveilleux grand lac.

Il a expérimenté ce qui l’attendait pour le reste du trajet: 100km de route dont seulement 40 de plaine.

Il a dû forcer sur la fin pour arriver avant la nuit tombante. Et les montagnes sont bien présentes sous les mollets qui tiennent bon. L’homme aussi, à ce qu’il dit.

Herakleia serait une cité d’Héraclès (Hercule).
Il y a plusieurs Herakleia. Hercule a beaucoup voyagé.

D’après Larousse.fr: “Pythagoriciens, cyniques et stoïciens ont contribué à faire d'Héraclès un dieu juste et compatissant. Héraclès était honoré dans de nombreux sanctuaires du monde méditerranéen. Il était le protecteur des gymnases et le dieu qui écartait les dangers.”

Mais ce qui intéresse Gaston, outre le merveilleux paysage, c’est un moine “stylite” (perché).

Il semblerait que ce soit Simeon le Stylite (+ 459) et sa mère Martha (+ c. 428), morts à Herakleia “après de cruelles tortures” (dixit un site). Un Jean de Brébeuf de l’antiquité! On aurait besoin des lumières du père Michel s’il lit ces lignes!

dimanche 2 novembre 2008

Selçuk

Je suis en Turquie depuis vendredi soir. Plus précisément à Selçuk, petite ville de 30 000 habitants près des ruines d'Ephèse.

La journée de vendredi a été chaude. Il me fallait passer de Patmos, en Grèce, à Kusadasi, en Turquie, en passant par Samos et en prenant deux bateaux.

Un bateau grec qui m'amenait à Samos dans un port qui n'était celui d'où partait le dernier bateau turc de la saison. Entre les deux, 15 km accidentés avec un intervalle de temps incertain mais ne dépassant pas 2 heures. Si je ne reussissais pas la jonction, j'étais bloqué à Samos pour X temps.

Nous sommes partis avec seulement un quart d'heure de retard, mais avons caboté dans 2 petites îles. Si bien que nous sommes arrivés à 15h au lieu de 14h.

Ma seule solution, comme l'avait prévu Yorgos, mon précieux organisateur de ce trajet, était de voir si un taxi voulait bien me prendre avec mon vélo et tout mon bardas sans exiger une fortune. Premier descendu du bateau, premier rendu aux taxis, dont le premier abordé se montre très compréhensıf. Vélo dans le coffre, nous arrivons à Samos, ville d'où part le bateau turc, un quart d'heure avant le départ. Juste le temps d'acheter le billet et de passer la douane. Ouf! Sauvé!

Arrivé à Kusadası vers 18h à la nuit tombante, au vu des infos glanées dans le guide et auprès de passagers, j'ai decidé de foncer vers Selçuk sans attendre le téléphone de Monique, une amie qui a une maison dans le coin, pour être le plus près possible d'Ephèse.

Un policier m'a dit de faire attention car c'était nuit noire, donc à la limite de la prudence. Mais il m'a laissé aller.

À Selçuk, un jeune rabatteur de clients qui semblait m'attendre m'a conduit à la pension que j'avais repérée. La pension Tuncay, quasi turco-française, puiqu'elle est gérée par un couple bi-culturel, Cuneyt et Angelica, du Loiret. Je vous les recommande.

Deux communications téléphoniques avec Monique et Ertugrul ont ensuite très heureusement personnalisée cette arrivée nocturne.

J'ai consacré la journée de samedi à saint Jean car c'est à Ephèse qu'il a écrit ses autres textes et qu'il est mort. Entre autres, j'ai passé en revue tous les Jean de ma vie. Et ils sont nombreux!

Depuis mon grand-père, père, frère et fils pour rester dans la famille. J'ai même inclus Marie-Jeanne, une de mes petites filles. Car elle fait le lien avec une grande autre figure d'Ephèse, Marie, qui de Nazareth serait venue avec Jean assez tôt, vers 35-45 et y serait morte. Donc j'ai été à son tombeau et maison Meryemana. Mais pas sans peine, car elle a choisi un endroit très retiré et dans la montagne. Mais j'y suis allé même deux fois tellement c'est calme.

Aujourd'hui, c'était saint Paul avec le vieil Ephèse qu'il a connu. Et mes apprentissages de connexions internet qui ont abouti grâce à l'amabilité et les compétences d'une ange: Angelica.

Demain départ pour le sud et la grande aventure turque.

Je vous embrasse et vous remercie de votre aide.

Gaston